Portrait : Christine et Brigitte, en colocation à plus de 60 ans !

Une colocation à la retraite, c’est possible ?

De plus en plus de retraités envisagent la colocation comme une solution pour leur vie quotidienne. Loin de l'image classique du retraité vivant seul dans son appartement, la colocation offre une alternative enrichissante. Les raisons sont multiples : échapper à la solitude, partager les tâches ménagères, ou encore réduire les frais de logement. La colocation permet de tisser des liens sociaux forts, tout en bénéficiant d'une aide mutuelle au quotidien. Pour beaucoup, c'est une nouvelle manière de vivre leur retraite, plus dynamique et solidaire. Pour d’autres, c’est aussi un moyen de remettre de la vie dans leur quotidien et d’échapper au calme après le départ des enfants ou encore de profiter d’un espace plus grand, trop coûteux seul !

C’est le cas de Christine, propriétaire du pavillon dans lequel elle vit avec Brigitte. Elle en était propriétaire avec son mari, mais après leur divorce et le départ de ses enfants, il devenait un peu trop grand et trop calme à son goût… sans parler des factures un peu trop salées ! 

Elle loue une chambre à Brigitte, propriétaire d’un deux pièces en petite couronne parisienne où elle se sentait à l’étroit. Pour profiter d’un extérieur, elle a décidé de mettre son appartement en location et de devenir locataire chez Christine il y a neuf mois.

Et depuis neuf mois, Brigitte peut jardiner, bronzer et profiter d’un extérieur et Christine peut partager ses factures et avoir de la compagnie ! Depuis, elles sont devenues même très amies !

Comment ça fonctionne, une colocation à la retraite ? 

Comme n’importe quelle colocation ! Il faut d’abord trouver son colocataire, qui peut être un ami ou un inconnu. Christine et Brigitte ne se connaissaient pas, mais de nombreuses personnes décident de devenir colocs après des années d’amitié. “ Nous, nous sommes rencontrées sur un groupe Facebook qui aide les retraités à trouver des colocs, très pratique !“. Il existe aussi des sites spécialisés, et bien sûr, des personnes qui se connaissent parfois depuis des années avant de devenir colocataires ! Il est même possible de vivre dans une résidence dédiée à la colocation senior et de choisir son ou sa futur coloc en fonction de ses centres d’intérêt pour être sûr d’avoir des choses à partager !

Comme pour toute colocation, il est recommandé d’établir une charte ou en tout cas une série de règles. Qui paye quoi (électricité, chauffage, internet et autres abonnements…) ? Qui fait le ménage quand ? Comment se passent les courses et la cuisine ?

Christine et Brigitte ont trouvé le système qui leur convient : “On partage toutes les factures en deux mais chacune ses courses, même si on mange régulièrement toutes les deux, c’est plus convivial et on peut découvrir des recettes et des plats !” 

Les bons réflexes pour que ça marche

La charte et les règles, c’est bien, mais apprendre à se connaître et à s’appréhender, c’est toujours mieux ! Nous avons tous un fonctionnement différent, des choses qui nous tiennent à cœur et pas d’autres, impossible à deviner pour l’autre !

Brigitte et Christine l’ont bien compris, elles ont appris à se connaitre avant d’emménager ensemble. Repas, cafés et apéros ont permis aux deux colocataires de faire connaissance et de valider un certain nombre de points avant de se lancer dans l’aventure. Pas d’obligation à se presser, au risque de s’en mordre les doigts !

Christine n’a jamais compris l’obsession de Brigitte pour le rangement du frigidaire, qu'à cela ne tienne, elle a appris et quand elle oublie, elle laisse Brigitte faire et tout le monde est content ! “À nos âges, on a eu plusieurs décennies pour se forger des habitudes, seules ou à deux alors, il faut déconstruire, négocier, mais il faut juste un peu de patience et on y a arrive !”

Être clair sur ses limites et ses attentes : est-ce qu’on veut simplement partager les coûts, ou aussi des moments ensemble ? Dans quelle mesure ? En cas de tensions, il faut en parler tout de suite pour désamorcer et ne pas s’enfoncer dans la colère ou l’incompréhension. Comme pour toutes relations à deux, la clef reste la communication.

Le mot de la fin de nos colocataires

“Ça me rappelle ma vie étudiante !”“ C’est une deuxième jeunesse” : les deux retraitées sont ravies ! Elles ont beaucoup hésité avant de passer le cap, “vivre avec quelqu’un ça n’est pas rien, encore plus à nos âges”, mais maintenant qu’elles sont amies, elles vivent de très beaux moments de complicité et de partage, et même de belles rencontres qui leur ont permis d’élargir leur cercle social.