Le portrait robot : les seniors français travaillent plus qu’on ne le croit !

Portrait du retraité actif : qui est-il ?

Daniel est dans la moyenne des retraités actifs les plus représentatifs : un homme dans la soixantaine et principalement indépendants ou exerçant une profession libérale, comme près de 42% de ces retraités qui continuent.

Si une petite majorité des retraités actifs sont des indépendants, cette population n’est pas homogène : anciens cadres, artisans, travailleurs ayant exercé dans divers secteurs… 

Beaucoup de cadres et d’indépendants, c’est logique : ce sont les professions qui permettent souvent le plus facilement de prolonger l’activité après la retraite​.

Et pourquoi donc ?

“J’aime mon métier et je ne voulais pas me retrouver inactif tout à coup alors, j’ai décidé de continuer encore un peu et puis ça s’est transformé en plusieurs années… J’ai levé un peu le pied cette année et je ne travaille plus qu’à mi-temps avec une jeune ophtalmo qui me remplacera quand je partirai totalement. Ça rassure tout le monde, et moi je profite de mes petits-enfants l’autre moitié du temps !”

Comme lui, 36% des retraités actifs travaillent par satisfaction personnelle, pour continuer à partager leur expertise ou pour ne pas se retrouver totalement inactif trop vite.

En revanche, plus alarmant, 38% des retraités actifs sont motivés par des raisons financières. L’érosion des pensions de retraite, qui ne suffisent pas toujours à maintenir leur niveau de vie, les pousse à reprendre une activité, souvent à temps partiel.

Pour continuer à travailler : deux possibilités 

Le cumul emploi-retraite (CER)

Le cumul emploi-retraite permet de continuer à travailler après avoir liquidé (c’est-à-dire demandé et obtenu) ses droits à la retraite, sans limite de revenus pour les personnes ayant cotisé tous leurs trimestres. Ce dispositif s’applique aussi bien aux salariés qu’aux indépendants.

• Prenons l’exemple de quelqu’un qui toucherait la retraite moyenne : 1420€ net par mois.
• Un travail à mi-temps, 20h/semaine par exemple, serait d’à peu près 1000€ brut, soit 780€ net. 
• Il pourrait donc toucher sa retraite et son complément de revenu, donc 2200€.

Le cumul emploi-retraite peut être plafonné si le retraité n'a pas atteint l'âge légal de la retraite ou s'il n'a pas validé tous ses trimestres. Dans ce cas, il y aurait une réduction du montant de la pension si le cumul dépasse un certain seuil.

D'après un rapport de l'Agirc-Arrco (Association générale des institutions de retraite des cadres) : “le salaire perçu en CER permet de multiplier par 1,5 le revenu des retraités concernés”. 

La retraite progressive

La retraite progressive permet aux salariés de réduire leur temps de travail à partir de 60 ans tout en touchant une partie de leur pension de retraite. Ce dispositif vise à faciliter la transition entre activité professionnelle et retraite complète, il est accessible deux ans avant l’âge légal de la retraite.

Imaginons un salarié ayant une retraite provisoire estimée à 1 420 € par mois (retraite moyenne en France) qui décide de passer à temps partiel à 60 % dans le cadre de la retraite progressive. Le SMIC brut en 2024 est de 1747,20 € par mois pour un temps plein.

Calcul du salaire à temps partiel :

Salaire à 60 % du SMIC :

60 % x 1 747,20 € = 1 048,32 € brut/mois.

Calcul de la fraction de la pension de retraite :

Puisque le salarié travaille à 60 % de son temps de travail habituel, il touchera 40 % de sa pension de retraite.

Pension de retraite versée :

40 % x 1 420 € = 568 € brut/mois.

Revenu total en retraite progressive :

Revenu total mensuel brut (salaire + fraction de la pension) :

1 048,32 € + 568 € = 1 616,32 € brut/mois.

Par choix ou par obligation, encore faut-il avoir la chance d’arriver à la retraite en bonne santé, ce qu’on vous souhaite à tous !