Portrait d'un senior bien dans son corps
Souffrant de douleurs articulaires après des années de travail acharné, il s'est laissé tenté par le pilate.
L’argent fait-il le bonheur ? Vous êtes vous déjà demandé à quel niveau de revenu vous atteignez le bien-être ? L’INSEE a mené une enquête sur le sujet et l’a publiée le 10 juin dernier. Objectif : connaître le seuil à partir duquel notre niveau de bonheur n’augmente plus au même rythme que celui de nos revenus. L’étude se base sur 5 pays dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Australie et les États-Unis. À votre avis quel pays détient le seuil le plus bas ? On vous laisse le découvrir dans cet article.
Le seuil de satiété est “le point de bonheur” où gagner plus d’argent ne fait plus réellement de différence dans votre niveau de satisfaction de la vie. Lorsque vous avez atteint le seuil de satiété, vous pouvez profiter pleinement de la vie et faire tout ce dont vous avez envie (partir en vacances, vous faire des petits plaisirs…) le surplus que vous allez gagner n’est plus aussi important, car vous avez déjà tout ce dont vous avez besoin pour vivre et profiter de la vie comme vous le souhaitez.
En 1974, l’économiste américain Richard Easterlin avance pour la première fois une théorie qui remet en cause une des grandes théories économiques du XIXe et du début du XXe siècle. Selon lui, au-delà d’un certain niveau de revenu, la hausse du revenu n’a qu’un effet faible (voire inexistant) sur le bien-être ressenti. C’est ce qu’on appelle le Paradoxe d’Easterlin.
Pour lui, lorsque le revenu est faible, chaque centime compte ; mais une fois que nos besoins sont satisfaits, d'autres facteurs comme les relations et la santé prennent le relais pour notre bonheur. Pour résumer, après avoir atteint le seuil de satiété, plus de d’argent ne garantit pas plus de bonheur !
C’est à partir de cette théorie, validée plusieurs fois de façon empirique, que de nombreux chercheurs et instituts se sont mis en quête du fameux seuil de satiété !
L’enquête de l’Insee s’intéresse à 5 pays et les chiffres révélés sont assez disparates. Avez-vous une idée du classement ?
Si vos cours d’économie sont loin, voici un petit rappel sur le concept d’unité de consommation. Selon l’Insee : “Pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on divise le revenu par le nombre d’unités de consommation (UC). Celles-ci sont généralement calculées de la façon suivante :
Donc, pour un couple de Français, le seuil de satiété se situerait autour de 45 000€. Pour un couple d’Américains, il atteindrait plutôt 120 000 €.
Ces différences pourraient venir des facteurs tels que le niveau de vie de chaque pays, mais aussi les systèmes de soin et de santé, plus coûteux dans les pays anglo-saxons. Mais il y a aussi des explications plus concrètes, par exemple, en Australie, le lien entre satisfaction de vie et revenu est faible, ce qui suggère un équilibre entre revenu et loisirs. L’étude révèle d’ailleurs qu’un revenu plus élevé augmente la satisfaction liée à la santé et au travail, mais réduit celle des loisirs.
La France fait partie des pays où il en faut peu pour être heureux ! Le bonheur financier se trouve entre 25 000 et 30 000 euros par an. En dessous de ce seuil, une baisse de revenu fait plus de mal que ne ferait de bien une hausse de revenu équivalente.
Pour les français, environ 2500 € par mois suffisent donc pour atteindre la satiété financière. Mais ce seuil varie selon l'âge et l'endroit où l'on vit. Les jeunes de 16 à 29 ans se satisfont de 28 480 € par an, tandis que les personnes âgées de 55 à 66 ans, par exemple, auront besoin de 32 590 €. Les Parisiens, qui font face à des dépenses plus élevées pour se loger, visent environ 31 800 €, alors que les habitants des communes rurales trouvent leur bonheur à 26 059 €.
En France, la satisfaction de vie est influencée par plusieurs éléments, dont l’Insee a également testé les seuils de satiété. Celui-ci diffère en fonction du domaine :
Mais attention, des éléments comme la comparaison sociale, le chômage et le stress au travail peuvent diminuer le bonheur, surtout en dessous du seuil de satiété. Sentiments de solitude, pessimisme et nervosité diminuent avec l’augmentation du revenu jusqu’à 30 000-40 000 €, mais stagnent ou augmentent légèrement au-delà.
Bref, la recette parfaite pour être heureux en France, c’est d’avoir un juste milieu financier, un entourage proche et solide, et un travail pas trop stressant !
L’étude de l’Insee montre qu’après 60 ans, les Français atteignent leur seuil de satiété à partir de 32 000€ par unité de consommation et par an. Autant dire qu’avec une pension annuelle moyenne de 17 000€ nets par an, on en est loin !
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