La rédaction de Skarlett
19 juillet 2024
6 minutes de lecture

Les moins de 30 ans sont-ils plus écolos que les plus de 60 ans ?

Une planète en péril : le 6ème rapport du GIEC, sorti le 20 mars 2023, tire la sonnette d'alarme : sans un vrai changement de nos modes de vie, la neutralité carbone en 2050 restera un rêve. Sur cette lancée, l'ADEME dévoile une nouvelle étude sur le dialogue intergénérationnel sur l’environnement. L'objectif ? Voir ce que les jeunes et moins jeunes savent de l'écologie, comment ils agissent pour la planète, et comment ces valeurs se transmettent entre parents, grands-parents et enfants. Spoiler : la famille pourrait bien être le terrain de jeu de l'éco-transmission ! Découvrez notre synthèse.

grand-père jardinant avec ses petits-enfants

Pourquoi pense-t-on souvent que les jeunes sont plus écolos que les autres ?

Des leaders jeunes et engageants !

Les jeunes écolos sont partout ! Avec des figures emblématiques comme Greta Thunberg qui enflamment les médias et les réseaux sociaux, difficile de passer à côté de leur engagement. Les jeunes générations ont grandi dans un monde où l'environnement est au cœur des discussions, que ce soit à l'école, à la télé ou dans les campagnes de sensibilisation. Les infos sur le réchauffement climatique et la pollution sont très présentes, et ce depuis leur plus jeune âge, contrairement à leurs grands-parents.

L'explosion des réseaux sociaux a aussi donné un coup de boost à cette effervescence. Des mouvements comme Fridays for Future ont permis aux jeunes de se rassembler et d'organiser des actions visibles et médiatisées. Grâce à cette visibilité médiatique, l'idée que les jeunes sont engagés pour la planète s'est solidement ancrée dans les esprits.

Une génération avant-gardiste et connectée

Les jeunes sont les premiers à utiliser des applications et des sites web pour vivre plus écolo ! En effet, adopter l’écologie devient de plus en plus ludique grâce aux applications qui intègrent des jeux et des défis transformant chaque geste écolo en points et récompenses, rendant le tout amusant et engageant.


Le thème des applications tournent autour de l’empreinte carbone et offrent des astuces pour réduire celle-ci. On trouve aussi des applications pour lutter contre le gaspillage alimentaire, réduire ses déchets et des pratiques pour s'impliquer dans l'économie circulaire, entre autres. Les jeunes adoptent rapidement ces outils, prouvant que l’on peut s’amuser tout en étant écolo. Pour plus d'infos sur ces applications, consultez cet article sur les apps qui vous permettront de faire des économies sur votre alimentation, tout en étant plus écolo !

Les vrais chiffres sur les jeunes : écolos, ou pas ?

Comme vu précédemment, les jeunes se considèrent (et sont souvent perçus) comme des écolos ultra-engagés. 75% d'entre eux se disent même plus investis que les autres générations - mais est-ce vraiment le cas ? Leur mode de vie ne corrobore pas toujours cette idée. Ils pratiquent principalement l’écologie par des petits gestes du quotidien, tels que le tri des déchets et la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ces actions, bien que cruciales, sont souvent moins visibles et impactantes que des actions plus engagées.

Par exemple, malgré leur sensibilisation accrue aux enjeux environnementaux, les jeunes sont peu impliqués dans les manifestations pour le climat, avec seulement 14% d’entre eux participant activement. De plus, leur engagement dans les associations de défense de l’environnement est encore plus limité, avec seulement 9% d’adhésion au sein de la classe d’âge. Ces chiffres montrent un certain décalage entre la perception qu’ils ont de leur engagement et leur participation réelle à des actions collectives et structurées.

Il est possible que des facteurs comme le manque de temps, la pression sociale ou un certain fatalisme face à l’ampleur des défis écologiques expliquent cette fracture. Néanmoins, les petits gestes quotidiens, bien que modestes, sont un point de départ essentiel et montrent que les jeunes sont conscients de leur rôle dans la protection de l’environnement. Ils représentent une force potentielle qui, si elle est davantage mobilisée, pourrait avoir un impact significatif sur les politiques et les pratiques écologiques futures.

Et les +60 ans alors ?

Les retraités aussi se considèrent plus engagés que les autres !

Les +60 ans, tout comme les jeunes, estiment être particulièrement impliqués dans la protection de l'environnement. Environ 53% d'entre eux se disent engagés et 40% pensent même être plus investis que les plus jeunes. Cependant, à l'instar des jeunes, leurs actions écologiques se manifestent principalement par de petits gestes quotidiens et des habitudes bien ancrées et simples à mettre en œuvre. Voici quelques exemples typiques :

  • Le tri des déchets : ils sont souvent rigoureux dans le tri des déchets, une habitude acquise et bien intégrée avec le temps.
  • La réduction de la consommation d'énergie : beaucoup adoptent des pratiques pour économiser l'énergie, comme éteindre les lumières lorsqu'elles ne sont pas nécessaires et utiliser des appareils électroménagers à faible consommation.
  • La lutte contre le gaspillage alimentaire : les seniors sont généralement attentifs à ne pas gaspiller de nourriture, souvent en planifiant mieux leurs repas et en utilisant les restes.
  • L'utilisation de produits durables : ils sont plus enclins à réparer les objets cassés plutôt que de les jeter et à privilégier les produits durables et de qualité.

Quelles sont leurs motivations ? 

Ces petits gestes sont souvent motivés par des préoccupations économiques et de santé :

Faire des économies

Les préoccupations économiques poussent les seniors à adopter des gestes écoresponsables, comme réduire leur consommation d’énergie ou d’eau pour diminuer leurs factures.

Améliorer sa santé

Les retraités privilégient également les produits bio et frais, non seulement pour leur impact environnemental, mais aussi, et surtout,  pour les bénéfices qu'ils apportent à leur santé.


Une inquiétude moins présente que chez les plus jeunes

Contrairement à d'autres groupes d'âge, les seniors sont moins inquiets des problèmes environnementaux. Voici quelques points illustrant cette différence :

Une perception différente des médias 

52% des plus de 60 ans estiment que les médias abordent suffisamment la question environnementale, contre seulement 44% pour l'ensemble des Français. Cela indique une certaine satisfaction ou une confiance accrue dans la couverture médiatique actuelle des enjeux climatiques.

Un sentiment d’urgence moins fort

Les seniors ont souvent une perspective différente sur les défis environnementaux, influencée par leur expérience de vie. Ils peuvent percevoir les problèmes environnementaux comme moins urgents ou estimer que des solutions viendront avec le temps

Au-delà d’une prétendue guerre des générations : des discussions passionnantes !

Ce que les +60 ans transmettent aux jeunes..

Les plus de 60 ans jouent un rôle crucial dans la transmission des valeurs écologiques aux jeunes générations. Grâce à leurs expériences et leurs pratiques ancrées dans des modes de vie respectueux de l’environnement, ils enseignent aux jeunes des habitudes bénéfiques pour la planète. 

  • 80% des seniors transmettent leur amour pour la nature aux jeunes à travers diverses activités de plein air, notamment par des randonnées et des visites de parcs 
  • En cuisine, environ 76% des seniors initient les jeunes à l'utilisation de produits frais, locaux et de saison, promouvant ainsi une alimentation saine et durable.
  • Le jardinage est une autre compétence transmise, avec 77% des grands-parents enseignant cette pratique aux jeunes, favorisant la compréhension de la biodiversité et de l'autosuffisance alimentaire.
  • Environ 55% des seniors initient également les jeunes au bricolage, encourageant la durabilité et la réutilisation plutôt que le remplacement des objets.
  • Enfin, un impressionnant 85% des seniors partagent régulièrement leurs connaissances environnementales avec leurs petits-enfants, que ce soit à travers des discussions sur la conservation de la nature, des gestes pour économiser l'énergie et l'eau, ou des pratiques de recyclage et de réduction des déchets.


Ces interactions intergénérationnelles sont essentielles pour former une conscience écologique solide chez les jeunes, contribuant à la préservation de la planète pour les générations futures.

… et les jeunes sensibilisent !

Les +60 ans sont de plus en plus sensibilisés aux questions environnementales grâce à leurs enfants et petits-enfants, bien plus qu'à l'époque de leurs propres parents (53% contre 30%). Les jeunes jouent ainsi un rôle de "coach écolo" en montrant à leurs aînés de nouvelles façons de penser et d'agir pour la planète. 

Ils les incitent à abandonner les bouteilles d'eau en plastique au profit de solutions réutilisables et eco-friendly, les poussent à troquer leurs véhicules thermiques contre des moyens de transport plus verts et les aident à réduire leur consommation de viande pour une assiette plus écologique. Ce dialogue intergénérationnel dynamique montre comment les jeunes ne se contentent pas de parler d'écologie, mais mettent leurs proches au défi de changer concrètement leurs habitudes pour un avenir plus vert ! 

Des débats qui rapprochent !

Les débats sur l'environnement ne font pas que rapprocher les générations, ils les passionnent aussi ! En effet, 56% des +60 ans trouvent ces échanges aussi intéressants qu'instructifs. Du côté des jeunes, c'est un véritable engagement : ils valorisent ces discussions enrichissantes avec leurs aînés et d'autres générations. Ce dialogue ouvert et passionné montre à quel point les échanges intergénérationnels sur l'écologie sont non seulement bénéfiques, mais aussi essentiels pour construire un avenir durable ensemble.

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